L’individu comme œuvre d’art
Darius Salimi Iruzubieta développe une approche photographique où l’individu est révélé dans toute sa complexité, oscillant entre force et fragilité, intensité et douceur. Il ne s’agit pas de documenter une origine ou un genre, mais de capturer une vérité propre à chaque modèle, une émotion qui le traverse, un trait de caractère qui affleure.
Chaque portrait naît d’un échange invisible, d’une onde perçue, d’une vibration propre au modèle. Ce ressenti guide le choix des couleurs et des matières, faisant de la lumière et des teintes un écho sensible à la présence de la personne photographiée. Sans chercher à traduire une aura, il capte une fréquence subtile, une énergie qui influence la manière dont il peint ses fonds, créant un environnement chromatique qui prolonge et amplifie l’identité du modèle.
Ces fonds, peints à la main sur toile de lin, ne sont pas de simples décors mais des éléments intrinsèques à la composition. Chaque teinte est minutieusement choisie en résonance avec ce que le modèle dégage, instaurant un dialogue entre la figure et son environnement. Ce processus intuitif donne naissance à des images où couleur, corps et lumière s’harmonisent en une vibration unique.
Un regard façonné par la mixité et la scène alternative
Issu d’un métissage culturel, né d’une mère espagnole et d’un père iranien, et évoluant au sein d’une scène queer et alternative, Darius Salimi Iruzubieta porte un regard sensible sur la diversité des identités. Sa photographie ne cherche pas à catégoriser mais à sublimer l’individu dans son entièreté, indépendamment de son origine ou de son expression de genre.
Plongé dans un environnement où cohabitent musiciens, performeurs, drag queens, figures underground et esprits libres, il s’inspire de ces trajectoires singulières qui défient les normes. Son travail capture l’intensité de ces existences, non dans leur aspect marginalisé, mais dans toute leur splendeur. Il refuse le regard misérabiliste souvent posé sur les minorités, préférant révéler leur grandeur, leur force, leur poésie. Chaque modèle devient une présence affirmée, un être incarné qui impose sa vérité, qu’elle soit brute, fragile ou flamboyante.
Le costume comme révélation, non comme masque
Le vêtement, dans son travail, n’est pas un simple ornement, ni un accessoire de mode. Il agit comme une extension symbolique de l’individu, une manière d’incarner une force, une posture, parfois une transformation. Certains portraits empruntent aux figures mythologiques ou religieuses, résonnant avec des archétypes ancrés dans l’inconscient collectif. Il y a dans ses compositions une gestuelle qui rappelle certaines postures classiques de la peinture, où le corps devient le centre d’une narration visuelle, un langage silencieux qui oscille entre théâtralité et intériorité.
Mais cette théâtralité ne fige jamais le modèle dans une représentation univoque. Un même regard peut exprimer à la fois la détermination et la vulnérabilité, une silhouette droite peut porter en elle autant d’affirmation que de délicatesse. Chaque photographie explore cette dualité qui définit l’humain : l’assurance d’une présence qui se donne à voir et la poésie d’un instant suspendu.
Une photographie brute, sans artifice
À une époque où l’image est sans cesse retouchée, l’artiste revendique un retour à l’essence même du portrait. Travaillant exclusivement en argentique, il fait le choix du tirage direct à partir du négatif, sans retouche numérique, pour préserver l’authenticité et la texture de l’instant. Ce processus restitue la matière du réel, la densité d’un regard, la subtilité d’une expression, rendant visible une présence dans son état le plus pur.
Transcendance et transmutation : l’image comme canal énergétique
Chaque portrait est plus qu’une simple représentation. Il devient un espace de transformation, où l’individu se réinvente et révèle une facette insoupçonnée de lui-même. La photographie devient un rituel, un passage, où le modèle, par le costume et la mise en scène, transcende son apparence initiale pour accéder à une autre version de lui-même.
Certains de ses sujets incarnent cette métamorphose de manière explicite : une personne trans qui transcende le genre, une drag queen qui réinvente son identité à chaque performance, un modèle queer qui brouille les codes vestimentaires. D’autres portent en eux cette transformation de façon plus symbolique, comme cette jeune femme aux origines mongoles, issue d’une lignée de chamans, prenant une pose féline qui évoque la capacité du chaman à se métamorphoser en animal.
Cette idée de transmutation des énergies traverse tout son travail. Loin d’un simple jeu de rôle, il s’agit d’une exploration où le corps devient un canal, un vecteur d’une force qui le dépasse. Chaque photographie capte non seulement une présence, mais aussi un archétype, une vibration, une essence. Comme les figures mythologiques ou les divinités qui incarnent des principes universels – force, grâce, mystère, révolte – ses modèles deviennent les messagers d’une énergie qui leur est propre.
Dans ce processus, le rôle du photographe est d’amener le modèle à une forme de révélation, non pas en le façonnant, mais en lui permettant d’accéder à un état, une émotion, une intensité qu’il n’avait peut-être pas encore pleinement conscientisée. L’appareil devient un miroir, non pas du visible, mais du sensible.
Vers une photographie picturale et intemporelle
Son travail s’inscrit dans une démarche où la photographie dialogue avec la peinture. La composition, le choix des couleurs et des postures évoquent parfois des références classiques, où le corps s’inscrit dans une harmonie qui peut rappeler la douceur de certains portraits de la Renaissance, une symétrie presque sacrée, ou encore une lumière qui semble effleurer la peau comme dans les œuvres des maîtres anciens. Il ne s’agit pas de reproduire ces codes, mais de les réinterpréter dans une vision contemporaine, où la photographie ne fige pas l’individu, mais l’élève à une forme de transcendance.
Avec Good Vibrations, Darius Salimi Iruzubieta ne cherche pas à illustrer une histoire figée. Il capte une énergie, une présence, une vibration qui dépasse l’image elle-même. Ses portraits ne sont ni des mises en scène figées ni de simples captations du réel, mais des espaces où l’individu se révèle dans une vérité qui lui est propre, à la fois ancrée et intemporelle
Tirage argentique / agrandisseur sur papier fujiflex
Taille 96 x 120 cm
Modèle: Elle Aleph
Style: Darius
Make up: Yanyan
Hair: Mireine
Robe: Paco Rabane
Impression: Diamantino photo lab
Iris
Print 1/8
Tirage argentique / agrandisseur sur papier fuji satiné
Taille 32.5 x 40.5cm
Modèle: Iris
Style: Luca Bouday
Make up: Monica Bibalou
Hair: Mireine
Ensemble: Emmanuel Ungaro
Tirage photo: Diamantino photo lab
Jean Louis
Tirage 1/8
Tirage argentique / agrandisseur sur papier fuji satiné
Taille 32.5 x 40.5cm
Modèle: Jean Louis
Style: Luca Bouday
Make up: Monica Bibalou
Hair: Jordan Emile Dufesne
Chapeau: Laurence Bossion
Balaclava et gants: Atsuko Kudo Latex
Haut: Louteh
Tirage photo: Diamantino photo lab
King Bena
Tirage 1/10
Tirage argentique / agrandisseur sur papier fuji satiné
Taille 28.2 x 36 cm
Modèle: King Bena
Style: Luca Bouday
Make up: Solene Roux
Ensemble: Emmanuel Ungaro
Tirage photo: Diamantino photo lab
Kyrah Menela
Tirage 1/8
Tirage argentique / agrandisseur sur papier fuji satiné
Taille 32.5 x 40.5cm
Modèle: Kyrah Menela
Style: Darius
Make up: Justine Siabella
Hair: Monica Bibalou
Robe: Charline Rbr
Chapeau: Laurence Bossion
Tirage photo: Diamantino photo lab
Lalla Rami
Tirage 1/8
Tirage argentique / agrandisseur sur papier fuji satiné
Taille 40 x 49.5cm
Model: Lalla Rami
Style: Luca Bouday
Make up: Monica Bibalou
Hair: Mireine Crystal bra and skirt: Slimi Studio Feather
Cape: We have seen everything
Remerciements : Veronica Marucci
Tirage photo: Diamantino photo lab
Lara Laquiz
Print 1/8
Tirage argentique / agrandisseur sur papier fuji satiné
Taille 32,5x40,5 cm
Modèle: Lara Laquiz
Style: Luca Bouday
Make up: Monica Bibalou
Hair: Jordan Emile Dufesne
Tirage photo: Diamantino photo lab
Maa
Print 1/8
Tirage argentique / agrandisseur sur papier fuji satiné
Taille 40x49,2 cm
Modèle: Maa
Style: Luca Bouday
Make up: Monica Bibalou
Hair: Mireine
Ensemble: Emmanuel Ungaro
Tirage photo: Diamantino photo lab
Marilou
Tirage 1/8
Tirage argentique / agrandisseur sur papier fujiflex
Taille 32.5 x 40.5cm
Modèle: Marilou
Style: Darius
Make up: Justine Siabella
Hair: Mireine
Robe: Carla Bore
Plastron: Lola Mossino
Tirage photo: Diamantino photo lab
Megumi
Tirage 1/8
Tirage argentique / agrandisseur sur papier fujiflex
Taille 32.5 x 40.5cm
Modèle: Megumi
Styling: Léa Germano
Make up: Monica Bibalou
Hair: Mireine
Floral Design: Julie André & Clémence Hérault
Robe: W1P Studios
Tirage photo: Diamantino labo photo
Nicky Doll
Tirage 1/8
Tirage argentique / agrandisseur sur papier fujiflex
Format 32.5 x 40.5cm
Modèle: Nicky Doll
Make up: Florian Bignon
Hair: Julien Charlier
Tirage photo: Diamantino photo lab
Oceane
Tirage 1/8
Tirage argentique / agrandisseur sur papier fujiflex
Taille 40 x 49.5cm
Modèle: Oceane
Styling: Luca Bouday
Make up: Monica Bibalou
Hair: Mireine
Robe: Rahul Mishra
Collier: Veronica Marucci
Tirage photo: Diamantino photo lab
Pariz
Print 1/8
Tirage argentique / agrandisseur sur papier fujiflex
Taille 32.5 x 40.5cm
Modèle: Pariz
Style: Luca Bouday
Hair & Make up: Pariz
Robe: Lena Erziak
Necklace: Zylberstein
Tirage photo: Diamantino photo lab
Surya
Tirage argentique / agrandisseur sur papier fujiflex
Taille 32.5 x 40.5cm
Modèle: Surya
Style: Darius
Make up: Zahra
Robe: acne
Tirage: Diamantino photo lab
Yassin Chekkouh
Tirage 1/8
Tirage argentique / agrandisseur sur papier fujiflex
Taille 40 x 49.5cm
Modèle: Yassin Chekkouh
Style: Luca Bouday
Make up & Hair: Monica Bibalou
Robe: Louteh
Pantalon and gants: Atsuko Kudo Latex
Tirage: Diamantino photo lab
Zobokho
Tirage 1/5
Tirage argentique / agrandisseur sur papier fujiflex
Taille 80 x 100cm
Modèle: Zobokho
Style: Darius
Make up: Yanyan
Hair: Mireine
Robe: Jean Paul Gauthier
Shoes: Balanciaga
Impression: Diamantino photo lab
Alexandre Wetter
Tirage 1/8
Tirage argentique / agrandisseur sur papier fujiflex
Taille 32.5 x 40.5cm
Modèle: Alexandre Wetter
Style: Luca Bouday
Make up: Malory Simon
Hair: Chiaki Miromoto
Costume: Emmanuel Ungaro
Chaussures: Lou Boutin
Boucles d'oreille: Mugler